Des projets pour anticiper les besoins de recherche des entreprises agroalimentaires

Le Carnot Qualiment® finance des projets de recherche menés au sein de ses unités de recherche pour anticiper et préparer les besoins de recherche et d’innovation des entreprises agroalimentaires. 6 projets de recherche qui débuteront début 2024 ont ainsi été sélectionnés pour leur qualité scientifique et leur potentiel d’innovations. Le Carnot a également financé des projets  “preuve de concept” qui vise à permettre aux entités de Qualiment®   de montrer la faisabilité d’un procédé ou de nouvelles méthodes/approches, innovantes et originales. 3 projets de recherche qui débuteront début 2024 ont ainsi été sélectionnés pour leur qualité scientifique, leur perspectives de valorisation et pour leur originalité. 

 

Tour d’horizon de ces projets :

  • AMAIZE : La zéine : un levier d’optimisation de l’apport protéique végétalisé pour lutter contre la sarcopénie

Objectifs : La zéine, protéine du maïs, se distingue par sa richesse en leucine, acide aminé contribuant particulièrement à l’anabolisme musculaire. Néanmoins, elle est actuellement écartée de l’offre de protéines végétales chez l’Homme car elle est peu soluble et très peu digestible. L’objectif du projet est d’élaborer, à partir de la zéine, un mélange de protéines végétales équilibré et optimisé en leucine qui permettra de prévenir et/ou lutter contre la sarcopénie sans recours à un régime hyperprotéique, dans un contexte de végétalisation de l’alimentation. Cet ingrédient « zéine » pourra être proposé dans les compléments nutritionnels des personnes âgées ou en perte d’appétit.

Partenaires : UNH, PNCA, PAM

  • CAPT’IV, Développement de CAPTeurs pour le suivi de la durée de VIe des produits alimentaires et cosmétiques : vers la création de jumeaux numériques

Objectif :Confrontée à des défis majeurs tels que la lutte contre le gaspillage alimentaire et la garantie de la sécurité sanitaire des produits, l’industrie agroalimentaire doit se doter de moyens efficaces pour évaluer la durée de vie des aliments. Le premier mécanisme de dégradation chimique des aliments est l’oxydation des lipides, qui entraîne une dégradation de la qualité nutritionnelle et organoleptique des produits. La consommation de ces produits oxydés peut également avoir des conséquences néfastes sur la santé. Bien que des techniques analytiques de référence existent pour suivre l’état d’oxydation d’un produit, elles sont souvent longues, coûteuses, complexes à mettre en œuvre et requièrent l’utilisation de réactifs dangereux pour l’homme et l’environnement. Le projet vise à développer un système multi-instrumenté pour déterminer la durée de vie des produits sensibles à l’oxydation. Il s’appuie sur le couplage de capteurs innovants, à la fois simples et rapides à utiliser, pour évaluer la qualité des produits, et d’outils de modélisation pour simuler les phénomènes en jeu. Ce projet offrira des solutions pour la conception d’emballages adaptées à chaque produit et l’optimisation de la formulation des produits en ajustant notamment la quantité d’additifs.

Partenaires : PAM, SAYFOOD, CTCPA

  • DATAVEG, Prédire la processabilité des protéines végétales dans des matrices de type analogue par une approche expérimentale et une analyse multicritère

Objectif : Impulsée par des enjeux environnementaux et sociétaux, la demande des consommateurs pour végétaliser leur alimentation et réduire leur consommation de viande est en constante augmentation. Historiquement basé sur le soja, l’offre en ingrédients protéiques ne cesse de se diversifier, tant au niveau des sources végétales (pois, féverolle, pois chiche, lentille, …) que sur les procédés d’extraction. Ce dynamisme se traduit par une offre foisonnante d’ingrédients protéiques et l’apparition de nouvelles générations avec des fonctionnalités optimisées.  Le projet cherche à identifier les meilleurs moyens physico-chimiques de qualifier les ingrédients protéiques en fonction des utilisations alimentaires visées. En effet ces ingrédients restent mal connus, les spécifications commerciales n’incluent aucune information sur leur valeur technologique, et leurs fonctionnalités sont très variables, ce qui complexifie leur intégration dans des produits alimentaires. 

Partenaires : CTCPA, PAM, STLO

  • DiRProt : Digestibilité Réelle des Protéines : quelle méthodologie in vitro pour prédire les valeurs obtenues chez l’Homme?

Objectif : La qualité nutritionnelle des protéines alimentaires est un critère important en nutrition humaine, qui repose en partie sur la biodisponibilité des acides aminés, estimée via la mesure de digestibilité. De nombreuses données de digestibilité  sont disponibles pour les protéines animales, mais beaucoup moins pour les autres sources de protéines, végétales ou alternatives. La digestibilité réelle des acides aminés et de l’azote a été jusque-là majoritairement évaluée chez l’homme ou l’animal (porc, rat). Il est néanmoins indispensable de développer de nouvelles méthodes alternatives à l’expérimentation in vivo, tant d’un point de vue éthique qu’économique. L’objectif de ce projet est de déterminer quelle méthodologie in vitro permettrait de prédire au mieux la digestibilité réelle de l’azote et des acides aminés de protéines alimentaires d’origine et de structure différentes. Le but est de proposer in fine une alternative validée et éthiquement acceptable pour de telles évaluations. 

Partenaires : STLO, PNCA

  • FAVEPRO, Production de Faecalibacterium en bioréacteur via l’utilisation de protéines végétales et la sélection de mutants aérotolérants

Objectif : L’étude des bactéries intestinales extrêmement sensibles à l’oxygène (EOS), telles que celles du genre Faecalibacterium suscite un intérêt croissant en raison de leur rôle dans le maintien de l’homéostasie intestinale et de leurs potentiels bénéfices importants pour la santé humaine. Cependant, la difficulté à les cultiver entrave la progression des connaissances sur ces bactéries ainsi que leur production à grande échelle. L’objectif global de ce projet vise à étudier l’impact de la composition du milieu de culture, en particulier des sources de protéines, et de la tolérance à l’oxygène, sur la production de biomasse et les propriétés anti-inflammatoires de Faecalibacterium.  Suite à ce projet, des procédés moins exigeants et plus acceptables pourront être proposés aux start-ups des probiotiques, facilitant l’industrialisation de leurs propositions.

Partenaires : PAM, MICALIS

  • PROCESSLINE, Implantation d’un système organisé de capteurs sur ligne et/ou en ligne d’un procédé continu de transformation de fruits et légumes.

Objectif  Le projet PROCESSLINE a pour objectif d’instrumenter un procédé continu de production de purée de fruits et légumes, à l’aide de technologies de capteurs in line et at line, afin d’obtenir une mesure en temps réel au plus près du produit soumis au procédé. Cette évolution des procédés en continu des industries agroalimentaires s’impose comme une nécessité pour atteindre des objectifs naturalité de produits alimentaires tout en préservant leurs qualités nutritionnelle et organoleptique, en régulant au plus juste le besoin énergétique d’une ligne industrielle, et en maximisant l’utilisation de matière première, réduisant ainsi les pertes et gaspillages.

Partenaires : SQPOV, CTCPA

Projets « preuve de concept » :

  •    ProTéLPE, Etude comparée de la qualité alimentaire des protéines d’insectes (ténébrion) à celles de pois et de la caséi, chez le rat en situation basale ou d’activité physique

Objectif : L’objectif de ce projet est de comparer, chez des individus en croissance ou subissant un entrainement sportif, l’efficacité métabolique de protéines provenant de trois sources différentes : la caséine pour la protéine animale (référence), les protéines de pois pour celles d’origine végétale, et enfin les protéines d’insectes, plus précisément de ver de farine (Tenebrio molitor), insecte le plus produit en France parmi les quatre espèces autorisées à la consommation humaine par la Commission Européenne. Le but est d’apporter des  preuves pré-cliniques montrant que les protéines issues du ténébrion meunier sont nutritionnellement adaptées au développement de produits tels que des compléments alimentaires pour les individus sportifs.

Partenaire : UNH

  • MISALAB, Développement de Méthodes pour caractériser les Interactions entre SAlive et Bactéries LActiques des aliments fermentés

Objectif : Des premiers résultats ont montré que les bactéries lactiques (ferments ou probiotiques) pouvaient être détectées longtemps après ingestion malgré la faible durée du séjour de l’aliment en bouche. Dans ce contexte,  le projet vise à optimiser et valider des méthodologies adaptées pour l’étude des interactions entre bactéries lactiques et environnement oral. De telles méthodologies pourraient par la suite s’appliquer à la sélection de bactéries probiotiques pour la sphère orale (pour le traitement de l’halitose par exemple, ou la prévention des caries), et de nouvelles souches de ferments.

Partenaire : PAM, CSGA

  • COCO, Revalorisation de coques et coquilles peu fractionnées pour l’alimentation humaine 

          Objectif : Le projet s’intéresse à l’utilisation de co-produits non fractionnés pour la stabilisation de produits alimentaires. En effet l’industrie agroalimentaire a récemment découvert  l’intérêt d’utiliser le mécanisme dit de « Pickering » pour la stabilisation d’émulsions. Or les co-produits des industries alimentaires pourraient être des sources de particules, obtenues par des procédés « simples et naturels » tels que le broyage utilisable comme stabilisants à la place des additifs émulsifiants. C’est cette possibilité que vise à explorer le projet.

Partenaire : SAYFOOD

Pour en savoir plus : qualiment@inrae.fr

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